Je rêve quelquefois d’un poète inconnu
Qui écrirait des vers que moi seule aurait lus
Un être de passion, passionné, passionnant
Dont chaque mot créé enivrerait l’instant
Dans ces moments parfaits où le temps arrêté
Ne renvoie que le vent, la vague, la beauté
Où même la blessure qui ne guérit jamais.
Pourrait cicatriser
Il aurait la carrure des poètes maudits
Un être tourmenté, cabossé par la vie
Ou bien serait-ce lui qui l’aurait malmenée
À trop vouloir brûler
Même s’il n’existe pas, je l’entends, le ressens
Je reconnais son pas le phrasé surprenant
Du poète incompris, renié, désavoué
Poète écartelé
J’essaie de l’inventer, le sculpte de mes mains
J’entends parfois sa voix surgir dans le lointain
De lui pas de visage, une plume et des mots
Je l’imagine beau.
Un prince non charmant perclus d’ambivalence
Le rire au bord des lèvres, de l’humour à outrance
Pouvant se transformer en monstre ou en crapaud
Puis devenir soudain tendre comme l’agneau
Ce serait un poète du genre inattendu
Dont les mots envoyés avant d’être reçus
Tels des astres filants survoleraient la terre
Juste avant de voguer doucement sur la mer
Puis s’échouer vaincus sur le bord d’une plage
Comme un souffle marin évadé de sa cage
Pour apaiser les maux comme un remède indien
Le sourire du chagrin
Je t’écoute poète dis-moi où que tu sois
S’il te reste une vie alors vas-y joue la
Et si à tout hasard elle était la dernière
Je te créerai sans fin avant que l’on m’enterre
Et si, à tout hasard, elle était la dernière
Je te créerai sans fin avant qu’on nous enterre
Écrit par Dominique Bayard
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