Accord par Dominique Bayard

Accordez vos violons, jouez dans la cadence
La mort et la violence retournent dans la danse
Le soleil est caché, la lune est immobile
Le brouillard est tombé lentement sur la ville.
Le son est étouffé, éteint par l’indécence.
Du sang de nos enfants tombés morts pour la France
Le soleil est voilé, la lune est inutile
Seule la nuit est en vie aux remparts de la ville
J’ai compris à tes yeux bien vu dans ton regard
Que le bonheur serait à jamais en retard
Que le temps de lumière, de vie et d’espérance
Deviendrait la poussière d’un univers d’absence
Mélodie sans couleur aux accords imbéciles
Comme un sanglot trop long résonnant sur la ville
Tes yeux ne me voient plus, mon cœur n’est que souffrance
L’enfance assassinée n’a plus aucune chance
De revoir le soleil et la lune indociles
Éclairant à nouveau la rumeur de la ville
Pourquoi quand on y pense
Jamais rien ne s’arrête
La colère l’impatience
La bêtise s’entête
Quel que soit le présent ?
La guerre reste de mise
L’humain tue ses enfants
La mort est sa devise
Pour un rien de puissance
On écrase, on fait taire
On brandit la sentence
Pour qu’il crève en enfer
Accordez vos violons et jouez en cadence
La marche militaire appelant la vengeance
Le pardon est ici qualifié de débile
Pas de place pour le doux massacrons le fragile
Je lis dans ton regard, dans le fond de tes yeux
Que la nuit a gagné, a maîtrisé le feu
Que le sang répandu a noyé l’innocence
Et le poing a brisé le vent de l’espérance
Alors prends-moi la main, mets du noir sur tes cils
Allons prendre un peu l’air, descendons sur la ville
Oublions le présent
Accordons nos deux cœurs
Respirons le printemps
Méprisons notre peur
Dehors tout semble mort
Mais nous sommes vivants
Et battons-nous encore
Ne faisons pas semblant
Révisons nos arpèges
Jouons à quatre mains
Et tant pis s’il neige
Nous reviendrons demain
Forger le fer habile
Tant qu’il est encore chaud
Descendons sur la ville
Malgré nos oripeaux
Partageons nos accords tant qu’il est encore temps
On peut vaincre la mort si on reste vivant
Je vois dans ton regard cette flamme oubliée
La lueur de l’espoir tempo à rejouer
Alors prends-moi la main
Nos frères sont épuisés.
Mais ressentent soudain
Un vent de vérité
Un autre lendemain
Courons et sans délai
Jouons à mille mains
L’air de la liberté

Écrit par Dominique Bayard 

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