On avait seize ans,
J’étais fort.
On s’aimait infiniment,
Je t’avais dit que jamais, je ne te quitterais,
J’avais tort.
Combien de fois nous sommes nous couchés dans l’herbe,
Je ne compte plus le nombre de fois où je t’ai embrassée.
Nous nous sommes caressés,
Du bord de tes seins,
À ton pantalon juste dégrafé,
Mais toujours, nous nous sommes arrêtés.
On avait seize ans,
Il y avait des choses que nous ne comprenions pas.
Peut-être la timidité,
Ou parce que nous n’étions pas expérimentés.
En tout cas, je ne l’ai jamais regretté,
Je t’aimais trop, il me fallait te respecter.
L’université, les parents et moi, l’armée,
Ont fini par nous séparer.
Mais qu’est-ce que nous avons cherché,
À jamais à nous retrouver.
Nous avons eu des enfants chacun de notre côté,
Ils ont aussi eu seize ans.
La vie n’a fait que continuer,
Mais ils ne se passaient pas un instant,
Sans que je pense à toi,
Je rêvais sans pouvoir y croire de te retrouver.
Nous n’avons plus eu seize ans,
Et pourtant, après quarante ans,
Tu as fini par me retrouver,
Et là, je te le jure, plus jamais je ne te quitterai.
Nous avons de nouveau seize ans,
Et nos corps enfin ont pu s’admirer.
Mélangés enfin, comme nos cœurs pour l’éternité,
Nous n’avons plus beaucoup de temps,
Alors, il nous faut en profiter au maximum.
Nous sommes des enfants de cinquante-six ans,
Et dans quelques mois, nous allons nous marier.
Tu es restée belle, même encore plus,
Ta beauté n’a fait qu’augmenter,
Le goût de tes lèvres à seize ans,
Est encore plus doux, plus fougueux.
Dans quelques mois, nous allons nous marier,
Non, même si nos corps ont changé,
Si des cheveux blancs sont en train de s’installer.
Nos ventres un peu rebondis se sont laissés aller,
Et pourtant, pourtant, je te regarde.
Tu as seize ans pour moi à jamais,
Même dans vingt ans, si Dieu le permet d’y arriver,
Mon amour, tu auras toujours seize ans,
Et je ne cesserai jamais de te désirer, de t’aimer,
Et d’admirer ta beauté.
Écrit par © Fabian Gambacorta le 22 avril 2024.