Je convoite les axes les plus divers
Les rites non officialisés
Les lignes ascendantes
Traque le centre de gravité
D’un corps muet… à la dérive
Toute lancée est une mise en action
Toute pierre jetée décrit une parabole
Ce ne sont que de simples équations
Qui vivent dans le cycle du temps… !
J’emprunte l’ornière des terres battues
Des champs récemment labourés
Les mêmes chemins vicinaux
Les mêmes clairières espacées
Et je continue mon inlassable quête
Je me fais éclaireur non recensé
Dans la trajectoire aléatoire de l’errance
De mes multiples humeurs changeantes
Mes mains atteintes de cécité
Cherchent le plus souvent des points d’appuis
Une rampe glaciale d’un pont
Ou d’un viaduc qui ne mène nulle part…
Ou une tige rougie sous les regards
Cette tige impersonnelle
S’enfonce dans la profondeur
D’une ingrate terre ancestrale
Je vis de castration en castration
Des images élaborées au bord d’une falaise
Ou à la dérobée d’une étoile filante
J’exécute d’un anonyme pinceau
Des gestes maudits sur une toile sans fond
Et des cris, je fais un bouquet
Dont l’écho ne fait que se répercuter… !
Il m’arrive de me surprendre
Entrain de rêver le corps tendu
De rentrer en une transe endiablée
De m’emballer dans une inhabituelle danse
À la lumière d’un feu de brousse
Et des tam-tams surgissants
De la frontière de l’absurdité…
Un pas en Avant…
Deux pas en arrière…
Et puis tout s’évapore : Écume et brouillard
Sous les yeux d’un coup de vent
Et d’un rayon solitaire jaloux
Ils viennent dénouer les dernières trames
De mon ultime évasion… avortée
Je me remets à chanter
Remonte l’esplanade inhabitée
J’attends les applaudissements des autres
Rien :… Les spectateurs ne sont plus là… !
J’endosse cette brutale chute
Je demeure dans ma consternation
Je suis l’unique danseur
Un acteur déchu de la scène… invisible
Dans l’arène ouverte… de la vie
Écrit par © kacem loubay le mardi 10 décembre 2002
Khénifra / Maroc
loubay_k@yaho.fr
Le poète de l’autre rive
