J’ai regardé les arbres pousser
J’ai regardé les enfants grandir
Mais je n’avais jamais pensé
Que ce serait si dur de partir
J’ai regardé les enfants grandir
Mais je n’avais jamais pensé
Que ce serait si dur de partir
.
Demain, je m’en vais au loin
Dans un lieu qui ne m’est pas familier
Je m’en vais et je ne me sens pas bien
J’ai l’impression que je vais tout oublier
.
Cette vie que j’ai tant aimée ici
Avec ces êtres qui m’ont toujours entourée
Je pars, mais je n’ai pas bien compris
L’essence même de mes actions posées
.
Et je ne sais plus pourquoi je dois quitter
Cette maison qui a été mon refuge
Je ne sais plus pourquoi le vent a tourné,
Pourquoi tout le monde me juge
.
Je n’ai pas choisi de vieillir
C’est la vie qui l’a fait pour moi
C’est elle qui me vole mes souvenirs
C’est elle qui m’éloigne de mes pas
.
Je suis une femme bien aigrie
Plus le temps passe, plus je m’endors
Je voudrais dire au revoir à mes amis
Et ne plus dormir si près de la mort
.
Car c’est bien ce que vous faites
Vous me prenez toute ma vie
Ma mémoire, mon passé, mes promesses
Je ne peux même plus demander de sursis
.
Est-ce qu’au moins, je reconnaîtrai
Vos visages lorsque je vous reverrai ?
Mes oreilles sauront-elles distinguer
Le son de vos voix bigarrées ?
.
Dites-moi, pourquoi je n’ai plus le droit
De vivre seule dans ma demeure ?
Pourquoi vous m’abandonnez là-bas,
Je n’ai plus assez de joie dans mon cœur ?
.
Je ne sais plus de quoi je parlais
Tellement, je suis fatiguée
Pardonnez-moi, voilà un lit défait
J’aimerais bien maintenant m’y coucher
.
Je n’ai pas choisi de vieillir
C’est la vie qui l’a fait pour moi
C’est elle qui me fera un jour mourir
Et c’est vous qui porterez ma croix.
.
Écrit pat © Karine Hudon, le 22 juin 2022
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